Lexique de l’ermite & de l’ermitage

Ermite

n. m. (du grec erēmitēs — « retiré du désert »)
Personne qui choisit de vivre dans la solitude, généralement à l’écart du monde social, par quête spirituelle, philosophique ou existentielle. L’ermite classique se retire volontairement pour méditer, prier ou observer le monde en silence. On retrouve cette figure dans de nombreuses traditions : chrétienne (les Pères du désert), bouddhiste (les anachorètes), taoïste, soufie…


Ermite moderne

n. m.
Individu contemporain qui adopte une forme de retrait, temporaire ou prolongée, dans le but de retrouver un équilibre intérieur, de se recentrer ou de résister à la pression du monde connecté. Contrairement à l’ermite traditionnel, l’ermite moderne n’est pas nécessairement coupé du monde, mais choisit des moments de solitude consciente, souvent sans connotation religieuse. Il peut vivre en société tout en cultivant une forme de distanciation volontaire.


Digital ermite (ou digital hermit)*

n. m.
Désigne une personne qui choisit de s’isoler dans l’univers numérique. Le digital ermite vit principalement en ligne, souvent reclus derrière un écran, tout en étant déconnecté du monde physique et des interactions sociales directes. Il peut se retirer de la société réelle sans disparaître totalement, en maintenant une existence virtuelle. Ce type d’ermitage reflète une forme contemporaine de solitude paradoxale : présente dans le réseau, absente du réel. On le retrouve dans des modes de vie solitaires, parfois anonymes, marqués par une immersion prolongée dans les mondes virtuels, les jeux, les forums ou les espaces en ligne.


Néo-ermite

n. m.
Le néo-ermite est une figure émergente du XXIe siècle, qui choisit la solitude et le retrait volontaire comme outils de préservation de la conscience humaine face aux dérives possibles de l’intelligence artificielle et de l’automatisation généralisée.

Contrairement à l’ermite traditionnel, le néo-ermite n’échappe pas au monde : il y demeure, mais avec recul et lucidité. Il n’est pas anti-technologie, mais cherche à garder un rapport équilibré, éveillé, et critique vis-à-vis des systèmes automatisés, des algorithmes et de la présence croissante des robots humanoïdes dans nos environnements.

Le néo-ermite peut être connecté, mais il choisit des périodes de retrait pour entretenir son esprit critique, aiguiser sa perception, et préserver sa liberté intérieure. Il ne fuit pas la modernité : il la confronte avec attention et la traverse avec conscience.


Ermitage

n. m.
Lieu de retraite volontaire, souvent isolé, propice à la méditation, au repos ou à la contemplation. L’ermitage peut être une cabane, une cellule monastique, une grotte, une maison en forêt ou tout autre espace permettant de se couper du tumulte extérieur. Il évoque à la fois l’abri physique et l’état d’esprit du repli volontaire.


Digital ermitage

n. m.
Espace symbolique ou réel où l’individu choisit de s’extraire du monde physique pour se réfugier dans un environnement numérique. Le digital ermitage peut être un lieu d’hyper-connexion solitaire — chambre, studio, monde virtuel — où la réalité extérieure est tenue à distance. Contrairement aux retraites déconnectées, le digital ermitage ne rejette pas la technologie : il la privilégie au détriment du contact humain. C’est une forme d’isolement volontaire dans le virtuel, qui peut être subie ou choisie, parfois liée à une recherche de contrôle, de sécurité ou d’abandon à un monde parallèle.

Néo-ermitage

n. m.
Terme proposé par Hermity en 2025 pour désigner un espace de retrait conscient, pensé comme un refuge mental, physique ou symbolique, face à l’expansion des intelligences artificielles, des réseaux automatisés et de la présence croissante des robots humanoïdes.

Le néo-ermitage n’est pas un simple lieu géographique : c’est un cadre de vigilance intérieure, un rituel de lucidité, un moment choisi pour suspendre l’exposition aux flux technologiques. Il permet de revenir à soi, d’exercer son discernement et de cultiver un esprit critique dans un environnement saturé de décisions algorithmiques et d’interactions artificielles.

Ce concept propose une méthode contemporaine de résistance douce, fondée sur la solitude active, la respiration mentale et le choix de ralentir pour ne pas se laisser absorber. Il s’adresse à celles et ceux qui souhaitent rester lucides au cœur d’un monde automatisé.

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